Ce fut l’événement du 43ème Festival d’Angoulême : Katsuhiro Otomo, le mangaka le plus secret du Japon, est sorti de son silence le 30 janvier 2016 pour révéler les coulisses de la création de son succès planétaire « Akira », devenu culte depuis sa publication dans les années 80. « Akira » en chiffres, c’est : 2 200 planches, 120 épisodes de 1982 à 1990, 6 tomes. Le plus célèbre mangaka vivant est le seul Japonais à avoir reçu le Grand Prix du Festival d’Angoulême (en 2015).
Au sujet de son chef d’œuvre, le maître confesse qu’il serait aujourd’hui incapable de se relancer dans une telle aventure : « Le monde d’aujourd’hui m’angoisse peut-être toujours un peu, comme à l’époque d’Akira. L’être humain est imparfait, il lui faut faire face au monde, c’est ce que reflètent mes œuvres. En tout cas, je ne referais pas Akira aujourd’hui. A l’époque où je travaillais dessus, je me souviens avoir tout donné, tout mis dans cette œuvre ».
La présence de cet ermite notoire, fuyant les medias, au théâtre d’Angoulême tenait du miracle, notamment pour ses fans qui étaient nombreux à avoir fait le déplacement pour avoir une chance de croiser ce mythe vivant, objet d’une véritable adulation. Lors d’une conférence de deux heures, Otomo a révélé ses sources d’inspiration et donné de nombreux aperçus sur la genèse et la conception de son récit post-apocalyptique, devenu un joyau universel de la culture populaire. Une première mondiale.
