28 septembre 2017

La coopération navale témoigne de la place croissante des questions de sécurité et de défense dans le partenariat entre le Japon et la France

3ème session « 2 + 2 » franco-japonaise en janvier, escale de la mission Jeanne d’Arc à Sasebo du 29 avril au 5 mai, rencontre entre le Premier ministre Abe et le Président Macron le 26 mai lors du G7 à Taormina (Italie) et le 20 septembre à New York, 2017 témoigne de l’approfondissement du « partenariat d’exception » qui unit le Japon et la France depuis 2013 et de la place qu’y occupe la coopération navale franco-japonaise concernant les questions de sécurité et de défense

 

Le Japon et la France partagent un attachement profond à la sécurité des espaces maritimes

Le Japon et la France fondent leur politique internationale sur les valeurs de démocratie, de respect de l’état de droit et du droit international ainsi que sur des objectifs de sécurité et de règlement pacifique des différends.

Troisième économie mondiale et premier investisseur asiatique en France, le Japon est une puissance de premier plan en Asie-Pacifique. La France, bien que son territoire métropolitain soit éloigné géographiquement de l’Asie-Pacifique, est une puissance riveraine du Pacifique avec ses territoires de Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Wallis-et-Futuna… Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, publié en 2013 sous l’autorité de Jean-Yves Le Drian, souligne l’attachement de la France au principe de la liberté de la navigation et sa volonté de contribuer par sa présence, sa coopération et son engagement à la sécurité des espaces maritimes. La présence de la France en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie s’appuie notamment sur environ 2 400 militaires et civils de la défense, 2 frégates de surveillance (le Prairial en Polynésie et le Vendémiaire en Nouvelle-Calédonie), 7 patrouilleurs et des bâtiments de transport ¹.

 

Une volonté politique exprimée au plus haut niveau

Alors que le principe d’un ordre international reposant sur l’état de droit est remis en cause dans la région Asie-Pacifique, la 3ème session « 2+2 », qui s’est tenue à Paris le 6 janvier 2017, a réaffirmé la volonté du Japon et de la France de collaborer étroitement au maintien d’un bassin indopacifique libre et ouvert.
Initié en janvier 2014, ce dialogue bilatéral réunissant les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays permet de donner à la coopération une impulsion au plus haut niveau. En 2017, les échanges ont notamment porté sur un prochain accord d’acquisition et de soutien logistique pour renforcer l’interopérabilité entre les armées des deux pays et faciliter leur participation conjointe à des exercices, des opérations de maintien de la paix ou de secours humanitaire. Le Japon et la France ont également réaffirmé leur volonté d’œuvrer ensemble pour la sécurisation territoriale et maritime, en particulier dans le Pacifique et en Afrique.
Des engagements confortés le 26 mai 2017, lors de la première rencontre entre le Premier ministre Abe et le Président Macron en marge du G7 de Taormina (Italie).
Alors que le deuxième sommet tenu à New York le 20 septembre a permis aux deux dirigeants de s’accorder à réagir avec fermeté face aux menaces sans précédent proférées par la Corée du Nord, il était également l’occasion de réaffirmer leur volonté de coopérer étroitement dans le domaine de la sécurité et de la défense.

En juin 2017, et dans un cadre cette fois multilatéral -celui du Shangri-La Dialogue, rendez-vous incontournable des questions de sécurité et de défense en zone Asie-Pacifique qui se tient chaque année à Singapour depuis 2002 et auquel le Japon et la France participent régulièrement depuis 2012-, la ministre des Armées Sylvie Goulard a rappelé que la France maintiendrait une présence navale régulière dans cette région qui connaît de grandes tensions internationales.
Les contacts entre les Marines du Japon et de la France constituent de fait la partie la plus visible de la coopération entre les Forces japonaises d’Autodéfense et les Forces armées françaises, notamment grâce aux escales régulières dans les deux pays et aux exercices conjoints.

Lien : http://www.fr.emb-japan.go.jp/actualite/2017/reunion_2+2.html
Lien : http://www.fr.emb-japan.go.jp/actualite/2017/Rencontre-Abe-Macron-G7-Taormina.html
Lien : http://www.fr.emb-japan.go.jp/actualite/2017/rencontre-Abe-Macron-NY.html

 

Missions « Jeanne d’Arc » et visites croisées des flottes navales japonaises et françaises

 

Le BPC Mistral de la Marine Nationale en escale à Sasebo au Japon, le 29 avril 2017

Cérémonie d’accueil du BPC Mistral et de son équipage par les forces d’autodéfense japonaises à Sasebo

En une cinquantaine d’années, on dénombre 60 escales de la Marine française dans des ports du Japon et, en sens inverse, 25 escales de bâtiments japonais dans des ports français. C’est ainsi qu’en 2016, le destroyer Asagiri et le bateau-école Setoyuki ont fait escale en rade de Brest du 29 juillet au 2 août avec à leur bord 500 marins dont plus de 130 officiers-élèves. De son côté, la frégate de surveillance Vendémiaire a fait escale du 17 au 20 mai à la base navale de White Beach sur l’île japonaise d’Okinawa.

Lire également : http://www.japannewsroom.com/tous-les-articles/deux-navires-ecole-japonais-en-escale-a-brest-pour-le-centenaire-du-naufrage-du-nagatamaru/

Les missions « Jeanne d’Arc », exercices d’entraînement organisés chaque année par la Marine nationale française pour la formation des officiers-élèves, constituent également des temps forts de la relation bilatérale de défense. Déployées tous les deux ans dans l’espace maritime indopacifique, elles témoignent de la volonté de la France d’assurer une présence navale régulière et visible et d’entretenir la connaissance de ces espaces maritimes. C’est ainsi que du 29 avril au 5 mai 2017, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral et la frégate Courbet ont fait escale à Sasebo sur l’île de Kyûshû, au sud-ouest du Japon.

 

L’organisation d’exercices conjoints

 

L’équipage du Mistral à bord du LST-03 Kunisaki le 4 mai 2017 au Japon

Entraînements communs d’interopérabilité tactiques franco-japonais

 

Les exercices auxquels participent les forces armées des deux pays contribuent également à resserrer les liens entre les Marines japonaises et françaises.
-Tous les deux ans, la France organise l’exercice interarmées Croix du Sud. Il vise à renforcer l’interopérabilité entre les armées des pays participants et les capacités d’aide humanitaire et d’évacuation des ressortissants. En 2016, les Forces d’Autodéfense japonaises ont participé à l’exercice « Croix du Sud 16 », auquel ont contribué au total les armées de 12 pays. S’agissant d’un « LIVEX » -entraînement grandeur nature, aussi proche que possible de la réalité-, il prenait la Nouvelle-Calédonie comme théâtre d’opération, avec comme enjeu majeur l’assistance humanitaire en cas de désastre, et comprenait également des opérations d’évacuation des non-combattants ainsi que des exercices d’appui stratégique et opérationnel.
-Une quarantaine d’entraînements d’interopérabilité franco-japonais ont été organisés, dont 5 depuis 2014. En octobre 2015, la frégate japonaise Abukuma et la frégate de surveillance Vendémiaire ont participé à un exercice en mer dans les eaux territoriales japonaises au nord d’Okinawa. En mai 2016, un exercice du même type a impliqué les frégates Umigiri et Vendémiaire, cette fois à l’est d’Okinawa.
– Ces exercices conjoints sont parfois élargis aux forces américaines et britanniques. En mai 2015, un exercice tripartite -Japon, France, Etats-Unis- a ainsi été organisé en mer du Japon à proximité de l’est du Kyûshû.

– Plus récemment, lors de la mission « Jeanne d’Arc » en 2017, des éléments des Forces d’autodéfense maritimes ont embarqué sur le Mistral et des exercices conjoints inédits entre le Japon, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ont été conduits du 3 au 23 mai en mer à proximité des îles de Guam et de Tinian afin de renforcer leur capacité amphibie et leur interopérabilité. Quelques 220 militaires japonais y ont été présents, avec un hélicoptère (Forces d’autodéfense terrestres) et un bâtiment de transport (Forces d’autodéfense maritimes).
Pour plus d’information : https://jp.ambafrance.org/La-mission-Jeanne-d-Arc-2017-fait-escale-au-Japon

 

Le Japon et la France, puissances de l’Asie-Pacifique, partagent un attachement profond à la sécurité des espaces maritimes, indispensable au développement des échanges économiques et aux flux commerciaux. A l’heure où l’Union européenne et le Japon ont établi un accord de principe qui préfigure un traité de libre-échange de grande envergure, le renforcement de la coopération navale franco-japonaise témoigne de la volonté des deux pays de contribuer à la paix et à la prospérité.

(1) source : military balance 2016

 

 

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